Pépinière PALMARIS www.palmaris.org

Agaves, yuccas, palmiers de tous climats, cactées rustiques, bananiers, héliconias, fruitiers tropicaux, plantes originales...

Les Agaves

 

Sommaire

Répartition et habitat

Qu'est-ce qu'un agave ?
- Aspect général
- Feuilles

- Système racinaire

Biologie
- Floraison
- Fruits et graines
- Drageons
- Bulbilles
- Œilletons
- Hybridation

Ethnobotanique

Introduction des agaves en Europe

La culture des agaves
- Exigences de culture
- Rusticité
- Culture en pleine terre
- Culture en pots
- Multiplication
- Parasites et maladies
- Quelques espèces conseillées pour débuter

Classification
-
Généralités
-
Les bases de la classification des agaves
-
Tableau des espèces et sous-espèces actuelles



 

Répartition et habitat

Les agaves sont surtout originaires du Mexique et du Sud-Ouest des Etats Unis, mais on en rencontre également en Amérique Centrale et jusqu'en Equateur, Colombie et Vénézuéla. Ils occupent de préférence les zones désertiques et les parois rocheuses, du niveau de la mer jusque vers 2500 mètres d'altitude.. Ce sont des plantes adaptées à la sécheresse qui aiment les sols bien drainés.

L'arc Antillais présente également une flore d'agaves plus ou moins méconnue, certaines espèces n'ayant pas été revues depuis leur description.

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Qu'est-ce qu'un agave ?

Les agaves constituent un groupe de végétaux assez homogène par leurs exigences biologiques et leur aspect. Ce sont toutes des plantes en rosettes vivant plusieurs décennies et dont la floraison unique et spectaculaire survient en fin de vie. Ils sont de dimensions moyennes à grandes et présentent des feuilles succulentes bordées de dents. Les agaves aiment le grand soleil et les sols drainants caillouteux. La plupart des espèces résistent à des gels plus ou moins sévères.

 

Aspect général

Un agave est composé d'une rosette qui surmonte un tronc généralement court ou absent. Ce tronc est nommé "stipe" comme chez les palmiers. Agave attenuata, Agave pendula, Agave pedunculifera, Agave tequilana, Agave fourcroydes, Agave angustifolia, Agave sisalana, Agave macroacantha développent un tronc de plusieurs décimètres de hauteur.

 

Stipe d'Agave attenuata


Agave attenuata est un agave qui développent un stipe de plus de 1 mètre de haut.

Les agaves sont des plantes de dimensions moyennes à grandes pour la plupart (3,5 à 5 mètres d'envergure pour Agave valenciana, Agave salmiana, Agave franzosinii, Agave americana, Agave mapisaga, Agave atrovirens). Un grand nombre d'espèces restent néanmoins de taille modeste comme Agave bracteosa, Agave filifera, Agave isthmensis, Agave parviflora, Agave toumeyana, Agave victoriae-reginae, etc...

 

Feuilles

Les feuilles des agaves sont succulentes, toujours disposées en hélice et issues d'un bourgeon central unique qui forcit et ne prend son plein développement que chez les sujets d'un certain âge. Le nombre des feuilles varie d'une vingtaine chez le géant Agave valenciana, à 100 ou 200 pour les espèces compactes comme Agave ocahui, Agave victoriae-reginae, Agave striata, Agave stricta, voire plus de 200 chez Agave filifera multifilifera. Les feuilles des agaves sont de forme généralement allongées lancéolées (Agave americana), parfois linéaires effilées (Agave striata, Agave sisalana), ou courtes et trapues (Agave colorata). La grande majorité des espèces présentent sur leurs marges des épines cornées noires, brunes ou diversement colorées du jaune au rouge brique, petites ou grandes, droites ou courbes en crochet, nombreuses ou rares, espacées ou très serrées. Certaines espèces en sont totalement dépourvues comme Agave vilmoriniana, Agave chazaroi, Agave, attenuata, Agave ocahui, etc...

Une épine unique plus ou moins forte termine chaque feuille sauf pour quelques exceptions. Agave attenuata, Agave ellemeetiana, Agave X guemensis sont dépourvus d'épine terminale. Certains sujets d'Agave victoriae-reginae possèdent plusieurs épines en bout de feuille, même si une seule est prépondérante. L'épine terminale peut être longue et rigide comme une aiguille, courte et terminée en cone (subulée).



Epine terminale
subulée d'Agave angustifolia
Epine terminale d'Agave angustifolia


Epine terminale d'Agave shawii


Epine terminale canaliculée d'Agave shawii




Epine terminale multiple d'Agave victoriae-reginae

Epine terminale d'Agave nickelsiae


Epine terminale d'Agave scaposa

Epine terminale ondulée d'Agave scaposa


Epine terminale courte d'Agave obscura

Epine terminale d'Agave obscura

 

 


Apex d'Agave X guemensis
Agave X guemensis, absence d'épine terminale


L'épine terminale peut aussi se prolonger longuement le long des marges de la feuille ainsi cornées (Agave salmiana). Ces marges peuvent être linéaires (Agave sisalana), festonnées de vaguelettes portant chacune une dent (Agave lophantha latifolia, Agave wocomahi) ou ondulées de mamelons plus ou moins épaissis portant une dent (Agave xylonacantha, Agave horrida, Agave potatorum).





Marge d'Agave asperrima

Marge mamelonnée d'Agave asperrima





Marge d'Agave angustiarum

Marge festonnée d'Agave angustiarum

Marge d'Agave horrida grandidentata

Marge continue d'Agave horrida f. grandidentata


Marge d'Agave xylonacantha

Marge mamelonnée d'Agave xylonacantha
RR
Marge d'Agave horrida

Marge mamelonnée d'Agave horrida
RR

Marge d'Agave obscura

Marge d'Agave obscura
Marge d'Agave vilmoriniana eduardii

Marge serratulée d'Agave vilmoriniana eduardii

Les feuilles les plus anciennes de la rosette se déssèchent mais restent en place. Elle s'étalent sur le sol en assurant la protection des racines superficielles sous la plante lors des périodes de sécheresse. En cas de fort gel tuant le plant-mère, les drageons encore situés sous le feuillage sont protégés et assureront ultérieurement la survie du clone.

Pépinière Palmaris Agave parryi couesi Cactuseraie

Les feuilles anciennes desséchées de cet Agave parryi protègent le sol et les racines superficielles sous la plante.

Système racinaire

Comme chez toutes les plantes monoctylédones, le système racinaire des agaves est radiant et constitué de nombreuses petites racines qui se renouvellent assez facilement à partir d'un pseudobulbe souterrain, partie basale du stipe. Le système racinaire est particulièrement superficiel et étalé et ne pénètre pas profondément dans le sol.

Le système racinaire d'un agave n'est pas fragile et avec un peu de soin, il est aisé de transplanter un sujet à tout âge, même si la manipulation d'un gros sujet, lourd et parfois fortement armé demande beaucoup de précaution pour le manipulateur.

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Biologie

De croissance lente et de silhouettes insensibles aux saisons et au effets des vents, les agaves semblent figés, solidaires de l'élément minéral dans les jardins et les paysages. Pourtant, ils ne cessent de croître, et on ne perçoit réellement leur développement qu'en les comparant d'année en année.

La croissance d'un agave s'effectue par l'émission permanente mais lente de feuilles à partir de l'unique bourgeon central. Dans ce bourgeon, les feuilles naissantes sont si serrées qu'elles impriment l'image de leurs marges dentées sur les feuilles voisines. Les seuls évènements de la vie d'un agave sont les émissions de drageons chez de nombreuses espèces. Mais tous les agaves fleurissent en apothéose à la fin de leur vie.

Floraison

La floraison d'un agave ne survient qu'une seule fois, mais de façon très spectaculaire. Elle se produit selon les espèces au bout de 5 à 40 années de croissance d'où l'appellation anglo-saxone exagérée de "century plant", plante d'un siècle ! La montée à fleurs précède de peu la mort de la plante qui place toute son énergie dans cet ultime acte de reproduction. Le bourgeon foliaire se change en bourgeon floral et lance une immense hampe atteignant 10 à 12 mètres chez les plus grandes espèces. Ce mât végétal développe des branches latérales en candélabre portant des ombelles florales ou bien reste non ramifié tel un écouvillon de fleurs. Cette différence d'aspect de la hampe florale est le critère de division du genre Agave en 2 sous-genres. Les fleurs sont généralement grandes et ressemblent aux fleurs des lys. Elles sont blanches, blanc verdâtre, jaunes plus ou moins lavé de pourpre ou plus rarement pourpres.

Agave warelliana Nice

Agave warelliana en fleurs au jardin botanique de Nice...

 

Agave americana Aragon

Agave americana en fleurs en Aragon...

Remarquez la différence entre la hampe florale ramifiée d'Agave americana (ci-dessus) appartenant au sous-genre Agave et celle d'Agave warelliana (en haut) appartenant au sous-gente Littae.


Chez certaines espèces (Agave salmiana, Agave warelliana, Agave atrovirens, Agave filifera, etc...), la floraison prochaine du plant est précédée l'année antérieure par l'apparition de drageons s'élevant rapidement en petites hampes florales (1 mètre) et ne portant que quelques fleurs.

La floraison d'un agave peut aussi être induite par le stress de la transplantation chez un sujet d'âge avancé, ou par une vague de froid exceptionnelle.

Drageon fleurissant d'Agave atrovirens
Drageon fleurissant d'Agave atrovirens

Agave atrovirens mourante

Effondrement de la rosette d'Agave atrovirens durant la floraison
RR
Agave atrovirens morte après floraison

Rosette d'Agave atrovirens morte après la floraison


Fruits et graines

Après la fécondation, réalisée par les insectes butineurs, les oiseaux et les chauve-souris nectarivores, le fruit se développe. Dressé en lieu et place de la fleur, il est cylindroïde, terminé par un petit bec pointu. D'abord charnu, il se lignifie à maturité, devenant brun-gris et s'ouvre en 3 parties laissant s'échapper de nombreuses graines plates et minces, noirâtres, luisantes ou non, en forme de demi-lune. Elles sont rangées empilées dans 3 loges voisines. La montée à fleurs d'un agave entraine ainsi la production de plusieurs centaines de milliers de graines dispersées par le vent.

Fruits d'Agave americana

Fruits d'Agave americana
RR
Pépinière Palmaris graines d'agave parrasana et agave titanota

Graines d'Agave parrasana (à gauche) et d'Agave titanota (à droite)

 

Les drageons

De la partie souterraine du tronc, de nombreuses espèces émettent des drageons plus ou moins loin du plant-mère, plus ou moins en abondance toute leur vie ou plus particulièrement à l'occasion de la floraison. Ces drageons sont des tiges souterraines munies de feuilles miniatures espacées ressemblant à de grosses écailles. Ils sont terminés par un bourgeon dont émerge à la surface du sol donne une petite plante identique au plant-mère qui s'enracine bientôt. Les drageons peuvent parfois se ramifier à partir de bourgeons axilaires. Tant qu'ils sont souterrains, les drageons sont blanchâtres, mais exposés au soleil, ils acquierent la fonction chlorophyllienne.

Vers tableau des caractères de multiplication végétative des espèces d'agaves

Clone d'Agave americana

Agave americana émet de nombreux drageons durant toute sa vie.

Pépinière Palmaris Agave lophantha poselgeri drageon Cactuseraie

Agave lophantha poselgeri, drageon déterré
montrant les premières racines de la plantules apparaissant juste sous les feuilles.

Les bulbilles

Les bulbilles sont de petites plantes parfaites se développant sur la hampe florale à la base des fleurs fanées. Quelques espèces d'agaves seulement émettent des bulbilles après la floraison. Ce phénomène qui est presque la règle dans le genre Furcraea reste marginal chez le genre Agave. Daniel Jacquemin, dans son ouvrage "Les Succulentes Ornementales" volume 2 sur les agaves cite le nombre de 17 espèces. Il est probable que ce nombre soit sous-estimé. A ce jour, nous avons observé 15 espèces présentant ce phénomène : Agave angustifolia, Agave atrovirens, Agave bovicornuta, Agave braceana, Agave celsii, Agave cerulata, Agave decipiens, Agave fourcroydes, Agave gypsophila, Agave obscura, Agave salmiana, Agave sisalana, Agave tequilana, Agave vilmoriniana et Agave warreliana. Nous avons également observé le phénomène sur l'hybride Agave xylonacantha X asperrima. La littérature en cite au moins 8 autres : Agave acicularis, Agave albescens, Agave antillarum, Agave brevispina, Agave petiolata, Agave rhodacantha, Agave sobolifera, Agave underwoodii. Je suis preneur de toute information complémentaire sur ce phénomène...

Vers tableau des caractères de multiplication végétative des espèces d'agaves

Bulbilles d'Agave atrovirens mirabilis Cactuseraie

Bulbilles d'Agave atrovirens mirabilis. Cactuseraie de Montolieu (11)
RR
Rares bulbilles d'Agave salmiana

Exceptionnellement on peut trouver quelques bulbilles
sur la hampe florale d'Agave salmiana

Bulbilles d'Agave asperrima X xylonacantha

Bulbilles sur hampe florale de l'hybride Agave xylonacantha X asperrima
Cactuseraie de Montolieu (11)


Bulbille d'Agave braceana

Bourgeons racinaires sous un bulbille d'Agave braceana

Les bulbilles prêts à tomber se présentent sur la hampe florale sous forme de petits agaves parfaits avec déjà de courtes racines.

Les œilletons

Les œilletons sont des rosettes secondaires apparaissant entre les feuilles de la rosette principale par éveil de bourgeons axilaires, généralement sur des plants âgés. Seules quelques espèces émettent ces œilletons au cours d'une vie normale ce qui donne alors naissance à des spécimens multicéphales. Agave aurea, Agave xylonacantha, Agave obscura, Agave celsii, Agave stricta... émettent des œilletons peu avant ou à l'occasion de la floraison. C'est également le cas de nombreux Mangave, hybrides d'Agave avec des Manfreda. Les œilletons n'émettent de racines que s'il sont séparés du plant-mère, artificiellement ou naturellement en cas de mort de celui-ci. Beaucoup d'espèces qui n'émettent pas d'œilleton au cours d'une vie normale se mettent à en produire suite à la mort du bourgeon principal, à la périphérie de celui-ci, suite à un fort gel par exemple. Agave ghiesbreghtii, Agave salmiana, etc... sont dans ce cas.

L'émission de drageons, bulbilles eti œilletons est appelée multiplication végétative.

Beaucoup d'agaves ne se reproduisent que par graines (reproduction sexuée). Les espèces à multiplication végétative émettent aussi des graines mais sont naturellement plus facilement diffusées que les autres par les jardiniers et dominent donc dans la flore horticole des agaves. Agave americana est même considérée comme espèce invasive sur le pourtour méditerranéen.

Vers tableau des caractères de multiplication végétative des espèces d'agaves

Oeilleton d'Agave xylonacantha

Oeilleton d'Agave xylonacantha

Oeilletons exceptionnels sur Agave ghiesbreghtii

Oeilletons exceptionnels sur Agave ghiesbreghtii
suite à perte du coeur par grand froid.
Cactuseraie de Montolieu (11)

Hybridation

Les agaves s'hybrident relativement facilement et il existe de nombreux hybrides naturels. De nombreux parmi ceux du tableau ci-dessous ont été longtemps considérés comme espèces à part entière et porte un nom, comme les espèces, mais précédé du signe X. Les hybrides donnent généralement des graines stériles, mais pas toujours. En cas de stérilité ils sont propagés par drageons, bulbilles et œilletons s'ils en émettent.

Les agavophiles passionnés s'en donne à cœur joie depuis quelques années pour créer de nouveaux hybrides improbables dans la nature.

 

 

Les agaves hybrides

Nom
Espèces parentes
Hybride naturel ou création
Agave X ajoensisAgave deserti simplex X Agave schottii schottii
naturel
Agave X amaniensisAgave sisalana X Agave sp
création (?)
Agave X arizonica
Agave chrysantha X Agave toumeyana bella
naturel
Agave X Blue glowAgave attenuata X Agave ocahui
création de Kelly Griffin
Agave X Burnt burgundyAgave pelona X Agave victoriae-reginae
création
Agave X cavanillesiiAgave decipiens X Agave fourcroydes
naturel
Agave X dianita

Agave utahensis X Agave victoriae-reginae ou

Agave X arizonica

création
Agave X glomerulifloraAgave X gracilipes X Agave lechuguilla
naturel
Agave X gonzaloi (Mangave X gonzaloi)Agave sp X Manfreda sp
spontanné au jardin botanique de Valencia (SP) ?
Agave X gracilipesAgave lechuguilla X Agave parryi neomexicana
naturel
Agave X guemensisAgave obscura X Agave warelliana
création (?)
Agave X leopoldiiAgave filifera X Agave filifera schidigera (?)
création
Agave X Mr. RippleAgave americana protoamericana X Agave salmiana
naturel
Agave X murpheyi Agave palmeri X Agave vivipara
naturel
Agave X nigraAgave asperrima X Agave victoriae-reginae
naturel
Agave X nussaviorumAgave potatorum X Agave seemaniana
naturel
Agave X peacockiiAgave kerchovei X Agave marmorata
naturel
Agave X pumilaAgave lechuguilla X Agave victoriae-reginae
naturel
Agave X Red marginAgave filifera X Agave shawii
création
Agave X romaniiAgave filifera x Agave celsii albicans
création ?
Agave X rosellonensisAgave warelliana X Agave obscura xalapensis
spontanné au jardin botanique de Valencia (SP) ?
Agave X Royal spineAgave macroacanthe X Agave victoriae-reginae compacta
création
Agave X Sharskin ShoesAgave asperrima X Agave victoriae-reginae nickelsiae
?
Agave X Silver surferAgave americana protoamericana X Agave asperrima
naturel
Agave X winterianaAgave americana X Agave franzosinii
naturel
Agave X yuccaefolia (=A. spicata) = Mangave X yuccaefolia (=M. spicata)Agave sp X Manfreda sp
naturel

 

Quelques autres hybrides sans nom à ce jour

Agave asperrima X Agave salmiana crassispina
naturel ?
Agave asperrima X Agave marmorata
naturel ?
Agave asperrima X Agave xylonacantha
naturel ?
Agave asperrima X Agave lechuguilla
naturel ?
Agave asperrima X Agave lophantha
naturel ?
Agave asperrima X Agave obscura
naturel ?

Agave attenuata X Agave shawii

naturel ?
Agave celsii X Manfreda maculosa
création ?
Agave colimana X Agave guadalajarana
création ?
Agave colimana X Agave isthmensis
création ?
Agave filifera X Agave isthmensis
création ?
Agave filifera multifilifera X Agave stricta
création ?
Agave gentryi X Agave montana
naturel ?
Agave lechuguilla X Agave lophantha
naturel ?
Agave obscura xalapensis X Manfreda maculosa
naturel ?
Agave potatorum X agave filifera
création ?
Agave victoriae-reginae X Agave obscura xalapensis
naturel ?

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Ethnobotanique

Dans les temps anciens...

Déjà il y a 9000 ans, les agaves tenaient avec le maïs un rôle très important dans l'alimentation et l'industrie des populations primitives américaines. La maîtrise de la culture de ces plantes a incontestablement contribué à la fondation de la grande civilisation Aztèque.

Les agaves portaient le nom générique de "metl" pour les précolombiens, de "maguey" en caraïbe. Ce dernier terme est actuellement employé au Mexique pour désigner ces plantes.

Les populations utilisaient les espèces locales pour de multiples usages dont certains se sont perpétués jusqu'à nos jours. Une trentaine d'espèces étaient alors consommées. Les tendres feuilles du coeur se mangeaient en légume. Les fleurs étaient égalementcuisinées. Le jus sucré, suintant du coeur des plantes vivantes dont on a taillé les feuilles peu avant la floraison est appellé "aguamiel". Il et mis à fermenter et devient le "pulque". Le pulque est une boisson majeure de toute la civilisation amérindienne mexicaine. Dénaturé, le pulque fournit un vinaigre. L'adjonction de diverses plantes arômatiques ou médicinales au pulque permettait d'obtenir des breuvages magiques ou ennivrants.

Dans les temps les plus reculés, on tirait des stipes d'agaves une filasse qui, séchée, conservaient le feu comme le faisait l'amadou des premiers européens. Les feuilles de nombreuses espèces d'agaves comportent des fibres très solides avec lesquelles étaient tissés les habits des populations Aztèques modestes ainsi que des nattes et contenants divers. Le coton, matériaux plus noble, était réservé aux personnes les plus fortunées. Un papier était également élaboré à partir des fibres d'agaves. Les épines terminales des feuilles d'agaves, naturellement solidement fixées aux fibres des feuilles, servaient d'aiguille pour la couture mais aussi pour l'exécution d'actes chirurgicaux et pour les sacrifices que pratiquait beaucoup cette civilisation aux rites cruels. En cas d'accident, on utilisait une feuille d'agave bien rigide pour soutenir un membre brisé. Le suc de cette feuille, amélioré de plantes médicinales, soignait efficacement la blessure.

Pour leurs multiples usages quotidiens, les agaves étaient alors cultivés dans tous les jardins. Ils étaient aussi en bonnes place pour leur esthétique dans les nombreux jardins d'agréments des cités précolombiennes comme le montre les récits des conquistadors.

 

De nos jours...

Peu d'espèces d'agaves entrent encore dans la composition de plats mexicians. Les coeurs de jeunes agaves sont parfois consommés en légume, rotis ou à la vapeur. On consomme encore les fleurs d'Agave bovicornuta et d'Agave stricta en beignets. On récolte la cuticule des jeunes feuilles d'agaves géants comme Agave salmiana et Agave atrovirens pour emballer certains mets pendant la cuisson à l'occasion des fêtes familiales.

La consommation d'aguamiel et l'élaboration de boissons artisanales à partir d'aguamiel sont restées des pratiques vivantes dans le Mexique moderne. Cette élaboration est également devenue une importante activité industrielle tout autour de Mexico. Le pulque est au mexicains ce que la bière et le cidre sont pour les européens. Le pulque industriel est élaboré à partir de l'aguamiel des Agave salmiana, mapisaga et atrovirens. Chaque plant peut produire de 400 à 1000 litres d'aguamiel en 2 à 6 mois avant sa mort. L'aguamiel est prélevé la matin à la pipette avant qu'il ne se corrompt au soleil. Le sirop d'agave, aux vertus diététiques liées à sa richesse en fructose, est tiré de l'aguamiel que l'on réduit longuement.

C'est au 16ème siècle que les Européens introduisent au Mexique la technique de distillation alcoolique. Le Mescal et la Tequila sont ainsi inventés. Le Mescal est élaboré à partir d'Agave angutifolia alors que la Tequila est tirée d'Agave tequilana variété Azul (bleu). Les plantes sont privées de leurs feuilles et racines. Les "choux" qui en résultent sont mis au four pendant 3 à 5 jours. Ils sont ensuite broyés, la pâte est mise à fermenter puis est distillée. Après 4 années d'affinage en tonneau, les boissons très alcoolisées sont mises en bouteilles et commercialisées.

Au 18 et 19ème siècle avec l'invention et le développement de la faucheuse-lieuse dans les pays occidentaux, la demande en ficelle de sisal explose. La culture d'Agave sisalana, aux longues fibres solides, s'intensifie et enrichit la région du Yucatan. A la fin du 19ème siècle, la culture d'Agave sisalana et de ses hybrides est introduite en Tanzanie qui prendra bientôt le monopole des longues fibres. Il subsiste encore au Mexique une production de fibres plus courtes obtenues à partir de l'Agave lechuguilla.

 

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Introduction des agaves en Europe

Remarqués dès son premier voyage par Christophe Colomb au Bahamas, les agaves n'ont pas tardé à être rapportés en Europe. On parle alors d'"Aloès" pour les nommer, mais les aloès sont uniquement africains et il s'agit là de plantes nouvelles. Les premières espèces importées ont été Agave angustifolia et Agave americana, sans doute parce qu'ils étaient les plus utilisés par les populations locales. Au tout début du 16ème siècle, Agave americana a d'abord été introduit aux Açores, étape sur le chemin du retour des premiers découvreurs de l'Amérique. En 1520, elle est déjà installée sur le pourtour méditerranéen.

Jusqu'au début du 19ème siècle, de nombreuses espèces sont introduites, mais sans qu'elles soient accompagnées d'observations botaniques ou de descriptions scientifique. Les plantes arrivent alors sous forme de graines et rarement de jeunes plants. L'amélioration des conditions de transport aidant, les collectionneurs se passionnent rapidement pour ces espèces qui parviennent bientôt en Europe sous forme de plantes adultes bien conditionnés. La vague gagne d'abord les horticulteurs de l'Europe du Nord et de l'Est, puis atteint l'Espagne et l'Italie par la suite. Ces plantes à la mode sont alors appelées "Liliacées arborescentes".

Les premières floraisons spectaculaires d'agaves sur le sol européen surviennent en créant l'étonnement et sont décrites en détails dans les archives des collectionneurs et des jardins botaniques.

Depuis la seconde moitié du 18ème siècle et durant le 19ème, de nombreux explorateurs ont parcouru le Mexique et les pays voisins et en ont récolté et décrit les richesses botaniques. Ainsi Baker, Berger, Berlandier, Bourgeau, Diguet, Donnell-Smith, Engelmann, Karwinski, Palmer, Purpus, Rose, Sartori, Seemann, Trelease, Weber, Wislizenus et bien d'autres ont laissé leur nom dans la littérature botanique consacrée aux agaves.

Plus près de nous, Chazaro, Cruz, Etter, Gentry, Gomez-Pompa, Gonzalez, Halda, Hernandez, Kristen, Moore, Rzedowski, Starr, Valencia, Van der Meer, Ullrich, Vazquez-Garcia et d'autres perpétuent l'oeuvre scientifique.

De 1933 à sa mort, Howard Scott Gentry consacre sa vie à l'étude des agaves par l'exploration de leurs écosystèmes et leur mise en culture au Desert Botanical Garden de Pœnix en Arizona et dans son jardin de Californie. Son œuvre reste prépondérante.

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La culture des agaves

Depuis quelques années, les inquiétudes sur le climat à venir et sur les ressources en eau qui en résulteront conduisent beaucoup de jardiniers à se tourner vers l'aménagements de jardins sobres en eau. Pas étonnant dans ces conditions que l'engouement pour les agaves, les plus majestueuses des xérophytes, ne prenne un tel développement. Leur rusticité, leur pérénité, leur diversité de dimensions, de couleurs et de formes, leur plasticité culturale en font des éléments graphiques incontournables des jardins tant de ville que de campagne, tant modernes que classiques, mexicains ou méditerranéens.

 

Exigences de culture

Les agaves sont des plantes succulentes. Ils présentent d'incroyables capacités biologiques. Ils peuvent résister à plusieurs mois de sécheresse, supporter le plus vif ensoleillement s'ils y sont exposés progressivement, ignorent les effets mécaniques du vent, peuvent régénérer leurs racines à tout âge et supporter des températures allant de -20°c à +50°c pour les plus rustiques ! Certaines espèces émettent tellement de drageons qu'elles peuvent coloniser un grand espace avant même que le plant initial n'ait fleuri (Agave americana, Agave lophantha, Agave X nigra, etc...). Néanmoins, les agaves sont des plantes subtropicales qui n'ont pas de vraie période de repos. Ils présentent en commun quelques exigences de culture.

    • Ils supportent mal les sols lourds qui asphyxient leurs racines.
    • Ils redoutent les excès d'humidité qui engendrent facilement des attaques fongiques. Au mieux la feuille atteinte est tachée, au pire elle pourrit quand ce n'est pas toute la plante qui succombe. Par ailleurs, un excès d'humidité diminue la rusticité des espèces, parfois de plus de 5°c !
    • Ils nécessitent beaucoup de lumière ce qui en fait préférentiellement des plantes d'extérieur, de serre ou de véranda.

Il est donc très important quand on veut cultiver les agaves de leur donner un substrat très bien drainé et de les placer en des lieux bien aérés et ensoleillés.


 

Rusticité

Les informations circulant sur la rusticité des espèces semblent parfois très contradictoires. Il faut savoir qu'il peut exister au sein d'une même population, par exemple issue d'un semis, un écart naturel de rusticité de plusieurs degrés. Pour certaines espèces encore peu diffusée, la rusticité réelle n'est vraiment connue que depuis peu de temps (Agave weberi, Agave mapisaga, Agave celsii, Agave vilmoriniana, Agave gigantensis, etc...). Les conditions culturales (combinaisons de dimension de la plante, qualité de substrat, humidité, froid et vent) viennent modifier les enregistrements de rusticité constatée par différents observateurs. Le tableau ci-dessous donne la rusticité des principales espèces cultivées dans nos régions dans des conditions idéales c'est à dire : froid sec pour une plante en pleine terre. Les agaves en pot sont plus fragiles car les racines sont plus gélives que les feuilles. Néanmoins, un agave aux racines détruites n'est pas condamné pour autant et régénèrera ses racines après cicatrisation au sec s'il est maintenu dans des conditions de culture favorables.

 

Nom
Rusticité
Nom
Rusticité
de 0°c à -4,9°c
de -10°c à -14,9°c
de -5°c à -9,9°c
de -15 à -25°c

Agave albomarginata

-10°c

Agave lophantha lophantha

-12°c

Agave americana americana

-12°c

Agave lophantha latifolia

-12°c
Agave americana expansa
-12°c
Agave lophantha latifolia marginata (quadricolor)
-12°c
Agave americana marginata
-10°c
Agave lophantha poselgeri
-15°c
Agave americana oaxacensis
-10°c
Agave lurida
-10°c
Agave americana protoamericana
-12°c
Agave macroacantha
-6°c
Agave americana striata
-10°c
Agave mapisaga
-12°c
Agave americana mediopicta alba
-9°c
Agave marmorata
-6°c
Agave angustifolia (=A. vivipara)
-6°c
Agave maximiliana
-8°c
Agave asperrima asperrima
-12°c
Agave mckelveyana
-12°c
Agave asperrima maderensis
-12°c
Agave X murpheyi
-12°c
Agave asperrima potosiensis
-12°c
Agave montana
-18°c
Agave asperrima zarcensis
-15°c
Agave neglecta
-6°c
Agave atrovirens
-10°c
Agave X nigra
-14°c
Agave attenuata
-2°c
Agave obscura
-8°c
Agave aurea
-6°c
Agave ocahui
-15°c
Agave avellanidens
-8°c
Agave ornithobroma
-8°c
Agave bovicornuta
-6°c
Agave oroensis
-10°c
Agave bracteosa
-12°c
Agave ovatifolia
-15°c
Agave celsii
-12°c
Agave palmeri
-12°c
Agave cerulata ssp
-10°c
Agave parrasana
-14°c
Agave chiapensis
-8°c
Agave parryi couesi
-16°c
Agave chrysantha
-15°c
Agave parryi huachucensis
-16°c
Agave colorata
-6°c
Agave parryi neomexicana
-29°c
Agave congesta
-2°c
Agave parryi parryi
-16°c
Agave cordillerensis
-10°c
Agave parryi truncata
-12°c
Agave cupreata
-8°c
Agave X peacockii
-6°c
Agave datylio
-12°c
Agave polianthiflora
-10°c
Agave decipiens
-7°c
Agave potatorum
-8°c
Agave difformis
-15°c
Agave salmiana crassispina
-12°c
Agave durangensis
-10°c
Agave salmiana ferox
-10°c
Agave felgeri
-10°c
Agave scaposa
-10°c
Agave filifera
-11°c
Agave schottii
-10°c
Agave filifera schidigera
-10°c
Agave seemanniana
-3°c
Agave filifera multifilifera
-10°c
Agave segurae
-8°c
Agave franzosinii
-10°c
Agave shawii ssp
-7°c
Agave funkiana
-6°c
Agave shrevei ssp
-15°c
Agave garciaemendoza
-10°c
Agave sisalana
-5°c
Agave geminiflora
-10°c
Agave sobria ssp
-6°c

Agave gentryi

-12°c
Agave striata
-12°c
Agave ghiesbreghtii
-8°c
Agave stricta
-12°c
Agave gigantensis
-8°c
Agave tecta
-8°c
Agave havardiana
-23°c
Agave tequilana
-7°c
Agave horrida
-13°c
Agave titanota
-5°c
Agave horrida perotensis
-10°c
Agave toumeyana ssp
-18°c
Agave hurteri
-8°c
Agave triangularis
-6°c
Agave inaequidens
-8°c
Agave utahensis ssp
-18°c
Agave ingens
-12°c
Agave victoriae-reginae
-12°c
Agave ingens marginata
-12°c
Agave vilmoriniana
-7°c
Agave isthmensis
-3°c
Agave weberi
-14°c
Agave kerchovei
-12°c
Agave xylonacantha
-10°c
Agave lechuguilla
-12°c
Agave zebra
-8°c

Il faut noter que les espèces les plus rustiques ne sont pas nécessairement les plus faciles à cultiver. Ainsi, Agave mckelveyana et Agave utahensis sont très sensibles à l'humidité et au manque de drainage du substrat. Ils ne se développent bien que dans du sable grossier à l'abri de toute intempérie hivernale.

Certaines espèces présentent une tolérance aux sols argileux dans la mesure où elles sont cultivées sur une pente exposée au sud : Agave montana, Agave ovatifolia, Agave salmiana, Agave kerchovei, Agave parryi, Agave bracteosa, Agave parrasana, Agave ingens, etc...


 

Culture en pleine terre

Les exigences culturales des agaves ne sont pas toujours réunies dans le jardin et pourtant, il est possible de cultiver en pleine terre dans tout l'Ouest de l'Europe quelques espèces parmi les plus résistantes. Les sols trop argileux seront allégés par l'adjonction de sable grossier en forte proportion (50%), la plantation se fera de préférence sur talus exposés sud ou sud-est afin de sécher rapidement aux premiers rayons du soleil. Si le terrain est très plat, on créera de légères buttes afin que les plantes ne soient jamais inondées. Si le terrain est arboré, on observera la course de l'ombre des arbres afin qu'elle permettent quand-même quotidiennement quelques heures d'ensoleillement, même au cœur de l'hiver.

Si l'agave choisi présente une rusticité voisine des minima habituels de température hivernale dans la région, on prévoiera une protection lors des vagues de froid marquées. A l'aide de quelques piquets et d'une bâche transparente, on construira alors une miniserre au-dessus de l'agave qui le tiendra hors du contact du givre et de la neige. Si nécéssaire, une lampe-spot munie d'une ampoule de 40 watts allumée sera placée dans le feuillage sans le toucher pour ne pas le brûler ce qui suffira largement à conserver l'atmosphère ambiante convenable pour la plante. La lampe présente l'avantage de montrer toute seule son bon fonctionnement par rapport au cordon chauffant. Il importe de ne pas laisser cette protection trop longtemps et de retirer la bâche dès la fin de la vague de froid rendant la plante aux courant d'air ! En effet, un confinement prolongé fera plus de dégat qu'un froid extrême. De même, ne jamais couvrir un agave de feuilles mortes ou de paille pour le protéger tout l'hiver !





Culture en pots

Généralités
H
abitués à croître dans les anfractuosité des falaises et des sols pierreux, les agaves sont des plantes parfaitement adaptées à la culture en pot. Leur faculté à résister aux conditions difficiles en font des plantes parfaites pour débutant car elles tolèrent généralement bien les erreurs de culture. Il est tout à fait possible de conserver très longtemps en pot un agave d'une espèce géante, les arrosages modérés et la privation d'engrais ne viendront pas à bout de sa patience. Le sujet terminera sa croissance en pleine terre ou dans un grand conteneur après 10 ou 20 années d'attente s'il le faut !

D'une façon générale, les agaves n'aiment pas les pots disproportionnés à leur envergure. Le substrat d'un pot trop grand ne sèchera pas assez vite et pourra entrainer la pourriture des racines et des feuilles extérieures de la plante. Un pot trop petit ne recevra jamais l'eau d'arrosage qui sera évacuée vers l'extèrieur par le feuillage faisant parapluie. La plante risquera alors la dessication.

Les agaves sont d'une façon générale des plantes résistantes et peu exigeantes. Afin de limiter l'impact des parasites et maladies dans votre collection, il importe de conserver vos plantes en pots :

- en situation très lumineuses en évitant le plein soleil par canicule,
- pas trop serrées les unes près des autres,
- dehors plus ou moins hors pluie durant la belle saison.

Un pot posé sur le sol sera plus froid etplus humide que placé sur une étagère à 1 mètre de hauteur.

 

Le substrat
Le substrat de culture est important dans la culture des agaves en pots, mais pas prépondérant. Il faut bien comprendre que les pratiques de chacun en matière d'arrosage, d'aération, d'entreposage et d'exposition des plantes à la lumière auront plus d'influence qu'une erreur sur la composition du substrat. En effet, un substrat très drainant mais associé à des arrosages trop espacés fera tout aussi soufrir les plantes qu'un substrat un peu plus lourd associé à des arrosages trop fréquents. Si les plantes sont dehors mais hors pluie, le taux d'humidité ambiant ne sera pas identique si elles sont en serre peu ventilée. Idem si les plantes sont serrées les unes sur les autres ou espacées...

La composition de substrat suivante est acceptée par presque toutes les espèces, mais à condition de connaître et de respecter aussi les exigences d'arrosage, d'ensoleillement et la rusticité de ces espèces.

- 50 à 60 % de sable grossier,
- 20 à 30% de terre de jardin argileuse,
- 10 à 20% de bon compost,
- quelques poignées de sang séché, de corne torréfiée ou d'engrais bio en granulés pour une brouette de mélange...

D'une façon générale...

- On ne peut pas se passer de terre de jardin plus ou moins argileuse dans un substrat. Elle retient l'eau et les sels minéraux assurant une bonne croissance. Elle donne aussi de la tenue au substrat.
- Le sable peut partiellement être remplacé par des billes d'argile, de la pouzzolane, de la zéolithe ou autre matériaux neutre et drainant.
- Le compost et les matières organiques d'une façon générale de doivent pas être en excès car ils sont source de prolifération de maladie et la cause de la pourriture des racines par rétention d'eau.
- La tourbe est à proscrire dans le substrat.

 

Arrosage
L'arrosage se pratique avant tout en observant. On laisse toujours le substrat sécher complètement entre deux arrosages. Un pot de terre cuite séche plus vite qu'un pot en plastique. Certains pots ont plus de trous de drainage que d'autres, etc... Il faut adapter vos apports d'eau à vos conditions de culture et à la météo du moment. Il est toujours préférable de différer l'arrosage si la météo annonce plusieurs jours de temps frais et maussade, même si vos agaves sont sous abri. On diffère toujours un arrosage en cas de doute.

Si cela est possible, arroser le substrat mais pas les plantes elles-même. On peut aussi immerger la base des pots jusqu'au 3/4 quelques instants et les laisser s'égoutter. Entre la mi-octobre et le début de mars, s'interdire absolument d'arroser ! Un substrat trempé en plein hiver peut ne pas sécher avant le printemps !

Certaines espèces comme Agave utahenis et Agave mckelveyana habituées dans leurs écosystèmes à ne recevoir que quelques centimètres d'eau durant quelques mois de l'année apprécieront d'être cultivée dans du sable pur. Le livre de Howard Gentry "Agaves of Continental North America" présente pour chaque espèce le régime pluviométrique de sa région d'origine. Il est conseillé de s'en inspirer pour la maintenance des espèces délicates.

 

Rempotage
On ne rempote
les agaves que de mars à septembre afin que les plantes reprennent leur croissance avant la mauvaise saison. On utilise généralement pour les agaves des pots à peine plus larges que hauts sans que ce soit une règle absolue.

Le rempotage de ces plantes peut se révéler une opération délicate sur les sujets encombrants et lourds...ça pique ! Si la situation le requiert, afin de maîtriser la plante, couper proprement toutes les feuilles inclinées sous l'horizontale à l'aide d'un cutter à lame neuve et désinfectée. Cela permet tout d'abord de poser la plante sur le côté sans casser ces feuilles afin de la sortir de son pot. Faire tomber le substrat qui entoure la motte sans détruire celle-ci. Couper proprement les racines abîmées. Dans un pot de volume 50 à 100% plus volumineux et de même forme, disposer sur le fond quelques tessons ou éléments de pouzzolane grossière pour faire une couche drainante qui retiendra le substrat de culture au dessus. Placez-y la motte en position définitive et compléter le pot avec le nouveau substrat et tasser à peine. Vous apprécierez alors d'avoir éliminé les feuilles basses ! Différer l'arrosage de quelques jours pour laisser les racines coupées se cicatriser. En quelques semaines la plante reprendra sa croissance, de nouvelles racines blanches sortiront par les trous de drainage !


 


Multiplication

Selon les espèces et les buts recherchés, on peut utiliser deux voies pour multiplier les agaves.

Le semis exprime la diversité génétique d'une espèce ou d'une population et permets d'obtenir d'un coup un grand nombre de spécimens.

La multiplication végétative par prélèvement de drageons, de bulbilles ou d'œilletons conserve les caractères d'un spécimen, mais constitue souvent une production limitée. Depuis quelques années, la multiplication in vitro rassemble les 2 avantages et quelques espèces ou variétés rares sont ainsi multipliées et diffusées.

Vers tableau des caractères de multiplication végétative des espèces d'agaves

 

Par drageons
Il est très facile de multiplier un agave par prélèvement d'un drageon. C'est la principale source de diffusion des agaves les plus communs et l'unique façon de multiplier certains hybrides stériles. On emploie plus généralement de terme de "rejets" pour nommer ces jeunes agaves qui apparaissent parfois en nombre autour d'un plant-mère dont on dit alors qu'il "rejette". Si le jeune plant est bien formé, il s'est déjà enraciné et sa transplantation ou mise en pot se fera sans difficulté. Si le jeune plant est encore mal développé et visiblement très dépendant du drageon qui l'alimente, il vaut mieux remettre à plus tard son prélèvement. En cas d'impossibilité de faire autrement, on récupère alors le jeune plant avec 20 centimètres du drageon proprement tranché et on le place dans un pot haut (type pot à palmier) que l'on comble de sable légèrement humide et dont émerge uniquement la rosette de feuilles terminales. On enferme le tout dans un sac plastique transparent hermétique. Conservé dans un endroit lumineux mais non ensoleillé autour de 20-25°c, cette installation favorisera l'apparition des racines à la base du bourgeon terminal du drageon, sous la rosette de feuilles. En 2 à 3 mois, un nouvel agave prendra forme. On pourra alors le sortir, couper le drageon sous les racines s'il n'est pas déjà décomposé, et installer la plantule à sa place définitive.

 

Par bulbilles
Tant qu'ils restent fixés à la hampe florale par un pédoncule, la croissance des bulbilles est bloquée. Après récolte, il est facile de les faire s'enraciner dans du sable ou directement dans du substrat de culture. Leur développement reprend généralement immédiatement.

Bulbilles d'Agave braceana

Bulbilles d'Agave braceana

Par œilletons
Le prélèvement d'un
œilleton au coeur d'une rosette est délicat car dangereux, au moins pour les espèces fortement armées. C'est néanmoins un moyen facile de multiplier certains agaves n'émettant pas de drageon. Il faut alors choisir un œilleton bien développé. Il s'enracinera facilement dans du sable pur après quelques jours de cicatrisation à l'air libre.

Oeilletons d'Agave X guemensis

Oeilletons d'Agave X guemensis
Cactuseraie de Montolieu (11)

Par semis
Quand on ne cherche pas spécialement à préserver les caractéristiques d'un clone, le semis est un moyen très pratique de multiplier les agaves. C'est le seul existant pour beaucoup d'espèces qui n'émettent ni drageon, ni bulbille, ni oeilleton. C'est également au coeur des semis que s'exprime la diversité génétiques des espèces. Il peut arriver qu'un lot de graines comporte des hybrides ou des mutants (forme variegata, compacta ou brachyphylla) qu'on pourra peut-être ensuite propager par multiplication végétative.

On sème les graines d'agaves dans un substrat drainant mais légèrement humide, constitué de sable pas trop fin mélangé à un peu de terre de jardin. On évitera les substrats contenant de la matière organique afin de limiter les risques de pourriture. Le substrat est lissé avec le dos d'une cuillère par exemple. Les graines sont disposées à plat à la surface puis recouverte d'une fine pellicule de sable. Il est recommandé d'espacer les graines de 1 centimètre entre elles. Ainsi les plantules auront la place de s'épanouir lors de la première année de culture avant repiquage. Le semis est conservé à 20-25°c, en mini-serre (atmosphère pas trop sèche). Il est aisé de se construire une tablette chauffante en fixant en zig-zag un cordon chauffant de terrariophilie de 15 ou 25 watts sur une plaque de polystyrène, le tout recouvert d'une feuille de plastique. La première feuille qui apparaît en quelques jours n'est pas différentiée et ressemble à un petit fuseau succulent érigé vert tendre. Les feuilles suivantes sont celles d'un petit agave. L'arrosage du semis se fera avec prudence pour ne pas déraciner les plantules. Au début, les jeunes plants réclament un substrat humide pour lever. On laissera progressivement un régime de sécheresse s'installer au fur et à mesure de l'endurcissement des plantules. Les semis seront toujours tenus en pleine lumière naturelle, mais pas au soleil pendant les heures les plus chaudes.

PLantule d'Agave dasylirioides
.
Plantule d'Agave chazaroi

Plantules de 6 mois. On remarque la toute première feuille érigée des plantules encore présente à gauche de chaque plant.
Agave dasylirioides (en haut), Agave chazaroi (en bas)
 

Le repiquage est pratiqué en godets individuels quand les plantules atteignent 2 à 4 centimètres de diamètre.

Les graines d'agaves conservent généralement un bon pouvoir germinatif durant plusieurs années. Nous conservons au moins un an les semis n'ayant pas levé de suite. Il n'est pas rare alors qu'en les exposant à de faibles gelées hivernales un bon taux de germination soient obtenu au printemps suivant... au moins pour les semis d'espèces rustiques.


 

Parasites et maladies

Maintenue dans de bonnes conditions de culture, bien aérés et peu serrés entre eux, les agaves ne présentent que rarement de maladies ou de parasites. Les inconvénients les plus fréquemment rencontrés sont des problèmes de pourriture des feuilles et d'invasion de cochenilles lanigères.

Pour les agaves en pot, il importe de bien espacer les arrosages et de les cesser absolument à l'approche de l'hiver. Surtout si le substrat retient facilement l'eau. Une tache de pourriture ou une feuille tachée peut être enlevée à l'aide d'un cutter bien tranchant et désinfecté. Il existe de très nombreux agents pathogènes à l'origine des pourritures. Leur identification est quasiment impossible et de toute façon inutile car les produits de traitement autorisés en culture bio sont très peu nombreux et d'action globale aux pourritures en général. Certains collectionneurs ou producteurs traitent leurs plantes à la bouillie bordelaise aux inter-saisons afin de prévenir ces problèmes. Il arrive malgré tout que les pourritures attaquent profondément le coeur d'une plante. Il n'y a alors rien à faire que d'éliminer celle-ci.

 

Quelques accidents de culture...


Pépinière Palmaris Nécrose sur feuille d'Agave gypsophila

Nécrose suite à la déchirure de la feuille sur Agave gypsophila

Pépinière Palmaris Piqûre sur feuille d'Agave ghiesbreghtii

Piqûre infectée d'Agave ghiesbreghtii par l'épine d'un agave voisin lors de manipulation

Pépinière Palmaris Brûlure de gel sur Agave potatorum

Effet d'une gelée blanche sur Agave seemanniana

Pépinière Palmaris Brûlure solaire sur Agave titanota

Ces brûlures de soleil sur Agave titanota sont survenues en plein hiver en serre froide suite à un bon ensoleillement.
Les plantes avaient été déplacées et leur réorientation les a exposées face au soleil bas pourtant faible.
Attention donc aux agaves ayant cru à l'ombre d'autres et brutalement mis en pleine lumière !


Pépinière Palmaris Déshydratation d'Agave evadens

Déshydratation d'Agave evadens, les extrémités foliaires souffrent les premières.

Pépinière Palmaris Piqûre de parasites sur Agave cantala


Piqûres d'Araignées rouges ou de cochenilles sur feuille d'Agave cantala
quand elle était encore jointe au bourgeon central

Pépinière Palmaris Attaque fongique sur Agave cundinamarcensis

Attaque cryptogamique indéterminée sur Agave cundinamarcensis

Pépinière Palmaris Attaque fongique sur Manfreda

Attaque cryptogamique sur Manfreda suite à la mise en culture dans un substrat non adapté

Pépinière Palmaris Phytophthora sur Agave attenuata


Attaque du bourgeon central d'Agave attenuata par Phythophthora
C'est la principale menace sur un agave en culture.
L'exsudat contient de nombreuses spores du champignon infectant.

Les cochenilles lanigères sont de petits insectes cousins des puçerons qui se cachent des prédateurs sous d'épaisses productions de cire filamenteuse. Elles sont fixées par leur rostre buccal dans un vaisseau de la plante et se nourrissent de la sève prélevée ou bien piquent et vident les cellules végétales laissant des décolorations jaunâtres sur les feuilles. Ces espèces d'identification complexe adorent s'installer au sommet des feuilles à l'intérieur du cœur des agaves où elles sont difficiles à atteindre. Elles colonisent également les racines quand le substrat est trop riche en matière organique. On peut réduire leur population par l'emploi d'un substrat essentiellement minéral qui les restreint aux parties aériennes des plantes. On les combat par pulvérisations de savon noir (1 cuillère à soupe par litre d'eau avec un peu d'alcool à brûler). Le savon est un agent mouillant qui noye la cochenille par contact, celle-ci étant naturellement équipée de poils hydrofuges qui empêche la pénétration de l'eau dans les trachées respiratoires en temps normal. Un coup de jet d'eau 1/2 heure après la pulvérisation de savon chasse les cochenilles affaiblies ou noyées.


Cochenilles lanigères sur agave

Cochenille lanigère sur bourgeon central d'agave

Cochenille lanigère sur agave

Sous les filaments de cire, un groupe de jeunes larves...
 

L'emploi de produits insecticides systémiques n'a aucun effet chez les agaves qui ne l'absorbent pas à cause de leur cuticule épaisse.

Les cochenilles sont élevées et disséminées dans toute la collection végétale par des fourmis noires minuscules qui se nourrissent du miellat sucré qu'elles exsudent par des glandes dorsales. Il importe donc de combattre également les fourmis par des produits appropriés et la destruction des colonies qui squattent les pots de culture. Laisser déambuler les lézards entre les pots et tolérer sous les tablettes les toiles des araignées du type téridions s'avère également fructueux dans la lutte contre les parasites.

Le gros charançon mexicain Scyphophorus acupunctatus, ravageur naturel des agaves est connu depuis quelques années en quelques foyers d'infestation de la Côte d'azur et de Corse. Il s'attaque aux gros sujets d'agave et ne représente pas encore une menace importante pour les zones de climat tempéré.

La mineuse du citronnier Phyllocnictis citrella est parfois citée comme ravageuse des agaves, mais les dégats qui lui sont alors attribués semblent plutôt le fait d'une maladie cryptogamique qui s'attaque à la surface des feuilles et sclérose toute la plante. Il n'est pas rare que la plante atteinte reprennent sa croissance normale l'année suivante...



Quelques espèces conseillées pour débuter

Le tableau suivant vous présente quelques espèces de culture facile recommandées pour découvrir la culture de ces végétaux. D'une façon générale, la maintenance des agaves est très facile.

Nom
Rusticité
Diamètre adulte (m)
Croissance (années)
Particularités

Agave americana

-12°c
3,5
20-25
Accepte les sols lourds, rejette beaucoup.

Agave asperrima zarcensis

-15°c
1,8
20
Rejette beaucoup, élégante, très épineuse.
Agave attenuata
-2°c
1,2
10
Pour culture en pot, développe un tronc, aucune épine.
Agave bracteosa
-12°c
0,5
15
Accepte les sols lourds, petite espèce, forme originale pas d'épine.
Agave celsii
-12°c
0,6
8
Belle espèce, pas d'épine, bonne rusticité.
Agave colorata
-6°c
0,5
12
Très belle espèce, pour culture en pot, sensible à l'humidité, rejette.
Agave difformis
-15°c
0,8
15
Elégante, rejette, bonne rusticité.
Agave filifera
-11°c
0,6
12
Elégante, rejette, bonne rusticité.
Agave franzosinii
-10°c
4
15
Un monstre bleu ciel pour grand jardin, rejette.
Agave havardiana
-23°c
1
20
Très très rustique, exige un sol drainant.
Agave kerchovei
-12°c
1,2
12
Elégante, rejette, accepte les sols lourds.
Agave lophantha poselgeri
-15°c
0,4
6
Elégante, rejette beaucoup, accepte les sols lourds.
Agave marmorata
-6°c
1,5
12
Très belle espèce colorée, sensible à l'humidité, pour culture en pot.
Agave maximiliana
-8°c
1
12
Superbe spination, rusticité modérée.
Agave montana
-18°c
1,5
20-25
Très belle espèce colorée, bonne rusticité si sol très drainant.
Agave palmeri
-12°c
1,2
15
Rejette beaucoup, taille modérée.
Agave parrasana
-14°c
0,6
15
Très belle espèce, rejette, bonne rusticité.
Agave parryi parryi
-16°c
1,2
20-25
Couleur gris vert pâle originale, bonne rusticité, croissance lente.
Agave potatorum
-8°c
0,6
6-8
Superbe, élégante, pour culture en pot.
Agave X pumila
-8°c
0,2
10-12
Petite rareté pour collection en pot.
Agave salmiana crassispina
-12°c
3,5
20
Un géant pour jardin tempéré, accepte les sols lourds, rejette.
Agave striata
-12°c
1,2
10-12
Une boule d'aiguilles rustique, pour sol drainant.
Agave titanota
-5°c
0,8
10-12
Plante extraordinaire, pour culture en pot.
Agave toumeyana
-16°c
0,2
6-8
Petite espèce, très rustique, sol drainant, rejette.
Agave victoriae-reginae
-12°c
0,6
12-15
Très belle espèce, croissance lente, bonne rusticité.
Agave vilmoriniana
-7°c
1,5
6-8
Forme originale, pas d'épine, pour pot.
Agave xylonacantha
-10°c
1,6
10-12
Belle espèce, spination terrible, sol drainant.

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Classification actuelle des agaves

L'ensemble des êtres vivants, animaux et végétaux, ont été rangés dans une immense classification des espèces en perpétuelle amélioration depuis le 18ème siècle. Le rôle principal de cet œuvre scientifique est de matériliser les liens de filiation ayant conduit les premières cellules vivantes jusqu'à la biodiversité actuelle.

 

Généralités

Selon la classification botanique "classique" de Cronquist (1981), fondé sur des critères morphologiques, les agaves appartiennent à la famille des Agavacées. Ce sont des plantes monocotylédones (classe des Liliopsida, un seul cotylédon alimente l'embryon dans la graine). Ils sont proche des Amaryllidacées dont ils ont été séparés en 1836 (par Endlicher, botaniste Autrichien) pour être érigés en famille botanique. La classification phylogénétique APG récente (1998) fondée sur l'étude génétique des espèces ne reconnaît pas cette famille mais la considère comme la sous-famille Agavoideae au sein de la famille des Asparagaceae. Par force de l'habitude et parce que sans doute la Nature est "entre les deux", nous nous en tiendrons à la première classification et parlerons donc de la famille des Agavacées.

La famille des Agavacées comporte actuellement 20 genres et près de 500 espèces. Les plantes dont nous traitons ici y constituent le genre Agave, exclusivement américain. Il cotoie d'autres genres américains comme Dasylirion, Furcraea, Hesperaloe, Nolina et Yucca, africains comme Dracaena, Sansevieria, Chlorophytum, et asiatiques-océaniens comme Cordyline, Doryanthes et Phormium. Les Agave s'en distinguent par 3 critères :

1. L'ovaire de la fleur est infère c'est à dire qu'il est placé sous l'insertion du périanthe (corolle + calice).
2. Le périanthe est constitué des pétales et sépales soudés entreux en un long tube dont émergent le pistil et les étamines.
3. Les étamines dépassent largement à l'extérieur du périanthe.

Fleur d'Agave weberi

Fleur d'Agave weberi


De par le polymorphisme de nombreuses de ses espèces, la distinction des espèces d'agaves au sein du genre a donné beaucoup de difficultés aux botanistes et est encore actuellement sujet de nombreux débats.

On compte actuellement environ 200 espèces dans le genre Agave. Certaines sont délicates à identifier sans les fleurs, c'est encore plus vrai sur les jeunes sujets qui peuvent même se ressembler entre espèces éloignées dans la classification. En effet, tant que la plante n'a pas développé son assise génératrice par élargissement de sa base, les feuilles ne portent pas encore toutes les caractéristiques de l'espèce. Ce développement prend généralement plusieurs années.

L'ouvrage de Gentry en 1982 reprend et complète la description de l'essentiel des espèces actuellement reconnues. Depuis les premières introductions d'agaves en Europe jusqu'à la parution du travail de Gentry, de nombreux noms scientifiques ont été donnés, abandonnés et réutilisés pour des espèces ou groupes d'espèces. Certains ont été successivement donnés à des espèces fort éloignées entre elles. Ainsi il a existé près de 1000 taxons pour nommer les 200 espèces actuelle et beaucoup de noms obsolètes circulent encore dans les collections et sont source de confusion. Le tableau ci-après donne les noms scientifiques valables actuellement pour les agaves. Beaucoup de spécimens diversement étiquetés n'appartiennent en réalité qu'à quelques espèces distinctes seulement. Ainsi Agave scabra et Agave asperrima ne sont qu'une même espèce, de même pour Agave carcharodonta qui est Agave xylonacantha, Agave univittata qui est Agave lophantha, Agave atrovirens cochlearis est Agave salmiana, etc... Certains spécimens sont parfois étiquetés d'un nom de sous-espèce en lieu et place du nom d'espèce actuellement reconnu ; Agave purpusorum est en fait Agave gjiesbreghtii purpusorum, Agave schidigera est Agave filifera schidigera, Agave multifilifera est Agave filifera multifilifera, Agave xalapensis est Agave obscura xalapensis, Agave multiflora est Agave obscura multiflora, Agave neomexicana est depuis peu nommée Agave parryi neomexicana...

 

Les bases de la classification des agaves

C'est le botaniste Jacques Philippe Martin Cels, à la fin du 18ème siècle, qui le premier distingue deux catégories dans les agaves selon l'aspect de la hampe florale. Ce critère est toujours celui utilisé dans la classification actuelle pour subdiviser le genre Agave en deux sous-genres.

Le sous-genre Agave est caractérisé par une hampe florale ramifiée en candelabre. Il se subdivise lui-même actuellement en 18 tribus et 128 espèces.

Le sous-genre Littae est caractérisé par une hampe florale unique, non ramifiée, en écouvillon. Il se subdivise lui-même actuellement en 8 tribus et 55 espèces.

A l'intérieur des sous-genres, les tribus sont définies par des faisceaux de caractères qui ne valent que pris ensemble tels que :

- les propriétés des marges foliaires (avec filaments ou non, cornées non cornées, détachables ou non, etc...),
- la surface des feuilles (striées ou non),
- les caractéristiques des dents marginales et leur disposition (petites serrées, larges et espacées, crochues, etc...),
- la dimension de la rosette de feuilles,
- certaines caractéristiques florales (longueur du tube, insertion des filaments, couleur, etc...).

Les sous-genres Manfreda et Procnyanthes appartiennent également au genre Agave, mais présentent un intérêt horticole moindre dans la mesure où ces nombreuses espèces possèdent une rosette très semblable à celle d'une tulipe. Ils regroupent plusieurs petites espèces mineures et non cultivées pour la plupart d'entre elles. Nous les ignorerons donc ici et ne traiterons que des 183 espèces des 2 premiers sous-genres.

La liste des agaves connus n'est certainement pas définitive. On découvre presque chaque année de nouvelles espèces, notamment dans des vallées inexplorées du Mexique, certaines comme Agave valenciana découverte en 2004 mesurant 4,5 mètres d'envergure ! Et que dire de la flore de Colombie, du Vénézuéla et de l'Amérique Centrale où tant de choses restent à faire. De par la modification des écosystèmes, certaines espèces de l'arc Antillais ont sans doute disparu avant d'être répertoriées.

Agave cundinamarcensis, de Colombie est une espèce reconnue, mais pas encore classée dans une tribu...


 

Tableau des espèces et sous-espèces actuelles

Le nom scientifique d'une espèce est toujours constitué de 2 noms. Le nom de genre, ici Agave suivi du nom d'espèce, souvent descriptif, informatif sur l'origine géographique ou évoquant le nom du découvreur. On ajoute parfois le nom d'une sous-espèce, d'une forme ou d'un cultivar.

Une sous-espèce est généralement définie comme une population géographiquement délimitée, homogène, un peu différente du type.

Une forme est une population typée stable apparaissant régulièrement au sein d'une espèce.

Un cultivar est une forme stable obtenue par l'horticulture. Les cultivars sont nommées marginata (à marge colorée), striata (feuille à stries longitudinales colorées), mediopicta (bande centrale longitudinale "peinte"), brachyphylla ou compacta (feuilles courte mais pas moins large que la forme type donnant une plante compacte), etc...

Remarque : "agave" est un nom masculin en français, il est féminin en latin d'où l'accord féminin des noms scientifiques d'espèces. On devrait donc dire "un bel agave américain", mais on peut dire "une belle Agave americana"...

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Genre
Sous-genres
Tribus

Espèces

Les noms soulignés comportent un lien vers une fiche descriptive de l'espèce.

Sous-espèces

A

G

A

V

E

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

 

 

Genre Agave

A

G

A

V

E

Sou-genre

Agave

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

 

 

Sou-genre

Agave

Tribu des Americanae
americana

type

expansa
oaxacensis
protoamericana
asperrima = scabraasperrima
maderensis
potosiensis
zarcensis
cordillerensis 
franzosinii
lurida
oroensis
scaposa
segurae 
Tribu des Antillanae
acicularis
anomala
antillariumantillarium
grammontensis

brevipetala

brevispina
cajalbanensis
grisea
guttata
harrisii
intermixta
legrelliana
longipes
missionum = eggersiana
portoricensis
shaferi
sobolifera
underwoodii
Tribu des Antillares
albescens
brittoniana

brachypus

brittoniana
sancti-spirituensis
jarucoensis
papyrocarpamacrocarpa
papyrocarpa
tubulata
willdingii
Tribu des Bahamanae
acklinicola
bahamana
braceana
cacozela
inagatorum
millspaughii
Tribu des Campaniflorae
aurea
capensis
promontorii
Tribu des Caribaeae
barbadensis
caribaeicola
dussiana
karrato
wallisii
Tribu des Crenatae
bovicornuta
calodonta
cupreata
hookeri
inaequidensinaequidens
barrancensis
jaiboli
maximiliana
 khatarinae
Tribu des Deserticolae
avellanidens
cerulatacerulata
dentiens
nelsonii
subcerulata
robusta
desertitype
pringlei
simplex
gigantensis
margaritae
mckelveyana
moranii
sobriafrailensis
roseana
sobria
subsimplex
vizcainoensis
Tribu des Ditepalae (syn. Applanatae)
applanata
chrysantha
colorata
delamateri
durangensis
flexispina
fortiflora
palmeri
shreveimagna
matapensis
shrevei
temacapulinensis 
wocomahi
Tribu des Hiemiflorae (syn. Costaricenses)
atrovirensatrovirens
mirabilis
congesta
hiemiflora
hurteri
isthmensis
lagunae
pachycentra
parvidentata
potatorum
seemanniana =pygmae
thomasae
wercklei 
Tribu des Inaguenses
inaguensis
nashii
Tribu des Marmoratae
grijalvensis = kewensis
gypsophila
marmorata
nayaritensis
valenciana
zebra
Tribu des Parryanae
guadalajarana
havardiana
ovatifolia

parrasana

parryicouesi
huachucensis
 neomexicana
parryi
truncata
Tribu des Rigidae
aktites
breedlovei
cantalaacuispinosa
cantala
datyliodatylio
vexans
decipiens
fourcroydes
karwinskii
macroacantha
panamana
rhodacantha
stringens
tequilana
Tribu des Salmianae
gentryi = macroculmis
ingens
mapisaga
montana
salmianaangustifolia
crassispina
 

ferox

salmiana
tecta
Tribu des Sisalanae
desmettiana
neglecta
sisalana
weberi
Tribu des Umbelliflorae
sebastiana
shawiigoldmaniana
shawii
Tribu des Vicinae (syn. Viviparae)
angustifolia = viviparaangustifolia
deweyana
letonae
 nivea
pacifica
rubescens
arubensis
boldhingiana
cocui 
evadens 
petiolata 
ruttenae 

L

I

T

T

A

E

 

 

Sous-genre

Littae

 

 

Sous-genre

Littae

 

 

Sous-genre

Littae

 

 

Sous-genre

Littae

 

 

Sous-genre

Littae

 

 

Sous-genre

Littae

 

 

Sous-genre

Littae

 

 

Sous-genre

Littae

 

 

Sous-genre

Littae

 

 

Sous-genre

Littae

 

 

Sous-genre

Littae

Tribu des Amolae (syn. Serrulatae)
attenuataattenuata
 dentata
bakeri = gilbertii  
chrysoglossa
nizandensis
ocahuilongifolia
ocahui
vazquezgarciae
vilmoriniana
Tribu des Choritepalae
bracteosa
ellemeetiana
guiengola
Tribu des Filiferae
colimana
felgeri 
filiferatype
schidigera
multifilifera
geminiflora
ornithobroma
Tribu des Marginatae
albomarginata
angustiarum
arcedianoensis
chazaroi 
difformis
funkiana
garciaemendoza
ghiesbreghtii
purpusorum
horridahorrida
perotensis
impressa
kerchovei
lechuguilla
lophanthalophantha
 poselgeri
nickelsiae = victoriae-reginae ferdinandi-regis  
pelona
pintilla 
potrerana
titanota
triangularis
victoriae-reginaeswobodae
victoriae-reginae
xylonacantha 
Tribu des Parviflorae
parvifloradensiflora
flexiflora
 parviflora
polianthiflora
schottiischottii
treleasi
toumeyanabella
toumeyana
Tribu des Polycephalae
celsii = mitisalbicans
celsii
chiapensis 
gomezpompae 
obscura = polyacantha
pendula
warelliana
wendtii
Tribu des Striatae
albopilosa
dasylirioides 
petrophila
rzedowskiana
striatafalcata
striata
stricta
tenuifolia
Tribu des Urceolatae
utahensiseborispina
discreta
kaibabensis
nevadensis
utahensis
Non encore classé...Agave cundinamarcensis 

Léon ROGEZ / Pépinière Palmaris

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