Pépinière Palmaris palmiers yuccas agaves bananiers Qu'est ce qu'un palmier?

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Agaves, yuccas, palmiers de tous climats, cactées rustiques, bananiers, héliconias, fruitiers tropicaux, plantes originales...

Qu'est-ce qu'un palmier ?

 

Sommaire

Le palmier, une herbe géante
Les Palmiers dans le monde
Comment cultiver les palmiers ?
Où cultiver des palmiers ?
- Des palmiers au jardin
- Des palmiers dans la maison
- Des palmiers dans la véranda
Votre premier palmier
A propos de la collection...


 

Le palmier est une herbe géante

Le palmier est une plante monocotylédone (classe des Liliopsida, un seul cotylédon alimente l'embryon dans la graine), plus proche des graminées, des bananiers et orchidées que des arbres. C'est une "herbe géante" ne possédant qu'un seul bourgeon foliaire assurant sa croissance au sommet du tronc. Son tronc n'en est pas un. Il ne présente pas de strie d'accroissement avec les saisons. Il est appelé "un stipe". Il ne croît pas en diamètre avec le temps car il ne possède pas d'assise cellulaire concentrique pour cela comme chez les arbres. Si le stipe de certaines espèces enfle avec le temps, c'est par augmentation du nombre des canaux issus du bourgeon foliaire qui le traversent.

L'espèce présentant le plus gros stipe est celui du cocotier du Chili (Jubaea chilensis), acclimatable dans le Sud et l'Ouest de la France. Il dépasse facilement le mètre de diamètre pour une hauteur de 10 à 12 mètres.
Cocotier du Chili Jubaea chilensis
Jubaea chilensis


U
n stipe de palmier s'allonge toujours vers le haut. Les Ceroxylon des Andes possèdent les plus hauts stipes du monde, de 40 à 60 mètres ! De nombreuses espèces des sous-bois tropicaux, comme les Chamaedorea, restent de taille modeste et présentent un port gracieux, deux qualités pour être de bonnes plantes ornementales d'intérieur. Certains palmiers sont même de longues lianes atteignant 200 mètres de longueur comme certains Calamus (rotins). Ils détiennent le record de longueur de tige chez les végétaux. Certains stipes se développent sous la terre ou en rampant sur le sol comme chez Brahea dulcis, Serenoa, Rhapidophyllum ou certains Allagoptera. Certaines espèces croissent même sous les eaux douces ou saumâtres une partie de l'année tels Ravenea musicalis dans les rivières de Madagascar, le pinot (Euterpe oleracea) en Amazonie ou Nypa fruticans dans les mangroves asiatiques.

Palmiers royaux Roystonea Allée Dumanoir

La croissance du stipe varie beaucoup d'une espèce à l'autre. Chez les géants, Jubaea atteint 12 mètres en un siècle alors que les Palmiers Royaux des Antilles (Roystonea) ne prennent que 10 années pour atteindre cette hauteur !

Palmiers royaux de l'Allée Dumanoir à Capesterre Guadeloupe

Le stipe est parfois perché sur des racines-échasses chez certaines espèces habitant des écosystèmes inondables comme Socratea d'Amazonie ou Verschaffeltia des Seychelles.


Palmier échasses Verschaffeltia
Verschaffeltia splendida, palmier-échasses des seychelles

 


 

Les feuilles du palmier sont des palmes. La feuille centrale fermée et rigide est appelée la lance. On distingue deux grands types de feuilles selon les espèces. Les feuilles pennées ressemblent à des plumes.

 
Feuilles pennées de Rhopalostylis sapida (Nelle Zélande)

Rhoplostylis sapida
Livistona australis

Les feuilles palmées sont plus ou moins rondes à nervures radiantes. Il existe de nombreuses formes dérivées très élégantes...

Feuilles palmées de Livistona australis (Est de l'Australie)
Feuille palmée de Cryosophila stauracantha (Guatemala, Mexique)

Cryosophila stauracantha

Sabal palmetto


...feuille costapalmée (feuille palmée à nervure centrale prédominante prolongeant le pétiole) chez les Sabal ou Latania,

Feuille costapalmée de Sabal palmetto (USA, Cuba)

...feuille entière palmée (ronde ou oblongue plissée en éventail) comme les Licuala,


Licuala grandis

Feuille entière de Licuala grandis (Malaisie)


Johannesteijsmannia altifrons


...feuille entière lancéolée plissée comme les superbes et recherchés johannesteijsmannia et Pelagodoxa,

Johannesteijsmannia altifrons (Malaisie)
Pelagodoxa henryana (Iles Marquises)

Pelagodoxa henryana

...feuille bipennée à folioles en nageoires de poisson comme les gracieux Caryota,


Caryota urens
Caryota urens (Inde)

Chamaedorea ernesti-augusti feuille bifide

...feuilles bifides comme certains Chamaedorea, Geonoma américains, Pinanga océaniens ou Dypsis nains des sous-bois malgaches.

Feuille bifide de Chamaedorea ernesti-augusti (Guatemala, Mexique)

 

Ces formes de feuilles qui font des palmiers les princes du règne végétal, sont parfois rehaussées de couleurs vives : rouge, orange, jaune, bleu ciel, gris et blanc. Couleurs souvent accentuées chez les jeunes plants. La nouvelle feuille, chez certaines espèces de Chambeyronia, Dypsis, Iguanura ou Ptychosperma, est rouge orangé vif pendant quelques jours avant de brunir puis verdir. Elle donne un aspect flamboyant éphémère du plus bel effet à ces plantes très appréciées pour cela. Licuala mattanensis et Geonoma epetiolata ont leurs feuilles maculées de vert et blanc en damier !


 

L'inflorescence du palmier est un spadice, grappe de fleurs entourée, avant la floraison, d'une bractée protectrice : la spathe. Les fleurs sont insignifiantes, parfois parfumées, jaunes ou blanches.

Les floraisons spectaculaires le sont pas le nombre des fleurs. La plupart des espèces fleurissent et fructifient chaque année.


Fleurs de Pritchardia pacifica

Fleurs de Pritchardia pacifica (Iles Tonga)


Mais certaines ne fleurissent qu'une seule fois puis meurent, parfois après 80 années de croissance tel le talipot (Corypha umbraculifera) et les Caryota.
De nombreuses espèces dites monoïques, présentent des fleurs mâles et des fleurs femelles sur la même plante ou des fleurs hermaphrodites. Les autres espèces, dites dioïques, ont des plantes mâles et des plantes femelles distinctes. C'est le cas des espèces les plus cultivées chez nous : Trachycarpus, Chamaerops, Chamaedorea ou connues pour leur aspect original : palmiers bouteilles (Hyophorbe), Bismarckia...


Fleurs de Coccothrinax barbadensis
Fleurs de Coccothrinax barbadensis (Guadeloupe)

 


 

Les fruits sont souvent rouge vif, parfois violets ou bleus pour attirer les animaux frugivores qui disperseront ainsi leurs graines (singes, rongeurs, oiseaux). Ils sont généralement charnus fibreux et chacun ne contient le plus souvent qu'une seule graine.

Fruits d'Archontophoenix cunninghamiana Fruits de Butia capitata Fruits de Caryota urens
Fruits de Chamaedorea microspadix Fruit de Chamaerops humilis Fruits de cocotier Cocos nucifera
Fruits de Ptychosperma macarthurii Fruits de Trachycarpus fortunei Fruits d'Adonidia merrillii

Quelques fruits de palmiers...

Les graines sont de formes et dimensions très diverses : sphéroides, oblongue, en forme de rein, de pastille ou rarement de banane. Elles sont parfois minuscules comme celles de certains Coccothrinax des Grandes Antilles ou du géant Washingtonia filifera californien commun sur la Côte d'Azur. La plus grosse graine du monde végétal est celle du palmier Lodoicea maldivica des Seychelles appelé Coco-fesse à cause de sa forme évocatrice. Elle atteint 20kg. N''oubliez pas que la lourde noix de coco de votre corbeille de fruits est une graine viable de cocotier (Cocos nucifera) ! Le site des Fous de palmiers vous propose une riche photothèque de graines de palmiers qui illustre bien cette diversité.


Graine de Dypsis ambositrae
Graine de Coccothrinax crinita
Graine de Cryosophila warscewiczii
Graine de Desmoncus  shippii
Graine de Licuala grandis
Graine d'Iguanura bicornis
Graine de Latania verschaffeltii
Graine de Ptychosperma macarthurii
Graine de Licuala mattanensis mapu
Graine de Trachycarpus martianus
Graine de Veitchia merrillii
Graine de Normanbya normanbyi
Graine de Phoenix dactylifera
Graine de Parajubaea torralyi torralyi
Graine d'Acanthophoenix rousselii
Graine de Phoenix sylvestris robusta
Graine de Trachycarpus takil
Graine de Sabal uresana
Graine de Wettinia mainensis
Graine de Caryota urens
Adonidia merrillii

Echantillon de la diversité des graines de palmiers...


Graine de Jubaea chilensis à 2 germes

La plupart des espèces de palmiers présentent une graine à germe unique. Néanmoins, la tribu botanique des Cocoineae à laquelle appartiennent les Butia, Jubaea, Cocos et Parajubaea ont des graines à 3 germes (3 graines soudées). Il n'est pas rare de voir deux ou trois de ces germes pousser en même temps, mais la germination différée est également possible avec plusieurs saisons ou années de décalage donnant ainsi l'illusion de plants à stipes multiples.

Graine de Jubaea chilensis à 2 germes

 


 

Les Palmiers dans le monde

Avec plus de 3000 espèces réparties en plus de 250 genres, les palmiers (Arécacées) forment une importante famille botanique, essentiellement répartie dans les contrées chaudes (entre +30° et -30° de latitude). Leur valeur paysagère est incontestable et caractérise tous les paysages tropicaux. Les quelques espèces à répartition extrême boréale (Phoenix theophrastii, Chamaerops humilis, Sabal minor, Rhapidophyllum hystrix, Trachycarpus fortunei et takil) ou septentrionale (Butia capitata, Butia eriospatha, Trithrinax campestris, Rhopalostylis, Archontophoenix) constituent les principales espèces acclimatables dans nos jardins.

Si pour nous, occidentaux, l'image du palmier évoque les vacances au soleil, pour les populations tropicales, il est source de vie. Les palmiers constituent la famille botanique qui comporte le plus grand nombre d'espèces utilisées par l'Homme. On estime qu'au XIXème siècle, un tiers des habitants de la terre vivaient des produits des palmiers pour l'alimentation, l'habillement et les constructions. Beaucoup de fruits comme les dattes sont consommés tels quels ou leur chair est préparée et constitue encore localement la base de l'alimentation (Touaregs). Les fruits du palmier à huile (Elaeis oleifera) sont la principale source d'huile végétale de la planète ! Les stipes de certaines espèces peuvent fournir de la farine, un bourgeon consommable en légume ou de la sève très sucrée, source locale de sucre alimentaire (Arenga pinnata, rônier Borrassus flabellifer) ou source de boissons alcoolisées (Jubaea). Les feuilles de certains Copernicia sont couvertes de cire alimentaire utilisée en confiserie industrielle. Les stipes et les feuilles sont sources de fibres végétales utilisées localement dans l'habillement, ou en ameublement (rotin) et dans les constructions traditionnelles en tant que piliers et charpentes, les feuilles servant de couverture sur de nombreuses toitures en zone tropicale. Du Serenoa repens on extrait des substances médicamenteuses.


 

Comment cultiver les palmiers ?

La maintenance de palmiers au jardin et en pot est facile si quelques règles de bases sont respectées.

Le système racinaire des palmiers est fragile. C'est incontestablement leur point faible. Un palmier au système racinaire détruit mettra plusieurs semaines à manifester son trouble, mais il sera trop tard ! Le feuillage, non alimenté, commencera par sécher en partant de l'extérieur vers le centre. Sur les gros sujets, la plante peut avoir le temps et l'opportunité saisonnale de développer de nouvelles racines. La couronne foliaire se réduira fortement, mais la croissance reprendra au bout de quelques mois à un an par la sortie d'un bouquet de feuilles souvent miniatures avant apparition de feuilles normales la saison suivante.

Les racines des palmiers sont parfois cassantes et fragiles. La motte ne doit pas être malmenée et si possible rester intacte lors d'un rempotage ou d'une plantation. Les racines sont plus gélives que le feuillage de plusieurs degrés d'où la sensibilité au gel des palmiers en pots. Aucun palmier ne peut supporter de sécheresse sévère au niveau des racines. Même les dattiers du Sahara ont leurs extrémités racinaires dans des nappes souterraines à plusieurs dizaines de mètre de profondeur. Les Chamaerops des garrigues méditerranéennes ne croissent qu'en des lieux ou l'eau circule régulièrement en profondeur dans les fractures du calcaires. Néanmoins, aucun palmier ne supporte d'avoir ses racines dans l'eau croupie. Jamais de soucoupe sous un palmier en pot ! Une bonne oxygénation des racines en sol bien drainé et une absence de sécheresse sont les règle de base de toute culture de palmiers.


 

En second lieu intervient la nature chimique du sol. Les palmiers apprécient dans leur ensemble les sols acides ou neutres et riches en matière organique. Les fonds de vallées de limon et sable sont très favorables à la culture des palmiers même si ce sont également des zones plus froides l'hiver. Sur les coteaux argilocalcaires, il est souvent nécessaire de travailler le sol en incorporant du gravier du sable et de l'humus, de planter sur de légères pentes pour éviter la stagnation de l'eau l'hiver et d'arroser lors des étés trop secs. Il est toujours nécessaire d'arroser les palmiers durant les deux ou trois étés suivant la plantation, le temps que le système racinaire se développe en profondeur. A noter que quelques espèces comme les Trachycarpus et Sabal supportent les sols très argileux. Ce n'est pas le cas des autres palmiers rustiques. Butia capitata ne supporte pas le calcaire (mais Butia eriospatha si !), Brahea armata et Jubaea adorent les sols sableux avec une nappe phréatique à quelques mètres dessous !

Beaucoup d'espèces de palmiers sont gourmandes en engrais. La formule qui convient généralement le mieux à leur culture est 3-1-3-1 soit 3 parts d'Azote, 1 part de Phosphore, 3 parts de Potassium et 1 part de Magnésium. Il importe également d'associer tout un cortège d'oligo-éléments (sels de métaux entre autres). Cette composition se retrouve parfaitement dans le fumier de cheval bien décomposé (composté plus de 6 mois) ce qui fait de ce fumier un allié précieux pour la culture des palmiers. On étale ce fumier décomposé à raison d'une brouette sur 4 à 5m² tout autour du palmier adulte en février en griffant le sol, ce qui constitue l'apport annuel pour la plante. Pour la culture en pot, on fabriquera le substrat suivant : 40% de compost, 20% de sable grossier, 15% de terre de jardin argileuse bien friable, 20% de tourbe brune, 5% de fumier de cheval bien décomposé. Le sable peut être plus ou moins remplacé par de l'écorce de pin en fine granulométrie (5-8mm).


 

Tout palmophile en vient tôt ou tard à s'essayer au semis ! On ramasse ses premières graines sous un palmier lors d'une visite de jardin en vacances. On les sème dans un pot avec de la terre de jardin ou du terreau et quelques semaines à quelques mois plus tard, on est tout étonné de voir sortir le germe d'une nouvelle passion !

 


Graine germée de Pholidocarpus macrocarpus (Malaisie)
Graine germée de Pholidocarpus macrocarpa

Semis de graines de palmiers en pot

Semis de graines de Dypsis réalisé en pot


Les graines d
e nombreuses espèces de palmiers germent assez facilement. D'une façon générale les graines des espèces rustiques conservent longtemps leur pouvoir germinatif (5 à 10ans !). Il suffit de les garder au sec et dans le bac à légumes d'un réfrigérateur. Ainsi, on n'est pas obligé de tout semer d'un coup et on peut tester différentes méthodes et substrats (en pot, en sac, en boîte, à température ambiante, en extérieur, en étuve, etc...) et différentes période de semis espèce par espèce.

Il n'y a pas de méthode universelle, les différentes méthodes donnant toutes de bons résultats sur quelques espèces.


Semis de graines palmiers en boîte
Semis de graines de Coccothrinax réalisé en boîte


Semis de graines de palmiers en sac

Semis de graines de Parajubaea réalisé en grand sac hermétique

 

D'une façon générale, chaleur et humidité entrainent rapidement (1 à 5 semaines) la levée des graines très fraîches. Si celles-ci datent un peu (graines du commerce parfois stockées longtemps), il faut lever la dormance et là tout peut arriver, la pourriture du lot en quelques jours (occurrence malheureusement très fréquente) comme une levée partielle et étalée sur plusieurs mois ou années... A Palmaris, nous avons encore en semis des graines de Brahea decumbens acquises en 1999 ! Certaines ont encore germé récemment ! Pour les espèces tropicales fibreuses, le pouvoir germinatif est très court et les graines peuvent malheureusement soufrir de déshydratation ou du froid ou bien nous arriver déjà germées avec des racines partiellement sèches.


Plantules d'Archontophoenix

Plantules d'Archontophoenix alexandrae (Australie)
Plantule de Licuala malajana (Malaisie)

Plantules de Licuala malajana

Plantules de Sabal minor louisiana
Plantule de Sabal minor louisiana (USA)
Plantule de Caryota urens (Inde)

Plantules de Caryota

Plantules de Wallichia
Plantules de Wallichia disticha (Bengladesh)



En germant, la plantule de palmiers développe généralement une longue racine pivotante avant même de former sa première feuille qui émerge hors du substrat peu après ou parfois 2 à 3 mois plus tard (Arenga, Caryota). La racine pivotante sera bientôt rejointe par d'autres, puis souvent disparaîtra ensuite. Mais tant qu'elle est unique ou prépondérante, c'est à dire pendant une année ou plus, elle est la source d'alimentation extérieure principale de la plantule et ne sera pas renouvelée si elle est coupée ou blessée. Il faut donc respecter son intégrité et sa position lors de tout rempotage dans les premières saisons du palmier. On utilise donc des pots hauts pour cultiver les palmiers. Fréquemment la racine pivot s'échappe du pot par un trou de drainage et dépasse de 20 centimètres de celui-ci (Bismarckia, Hyphaene, Jubaea, Medemia, Phoenix, Livistona, etc...). Il est possible alors de la laisser lentement se déssécher ce qui induit le développement d'autres racines dans le substrat et ne condamne pas la plantule. Pour ces espèces particulières, on peut se couper des pots de culture "premier âge" à partir de bouteilles en plastique dont les trous de drainage ne sont percés qu'à quelques centimètres au-dessus du fond. Le pivot se bobinera dans le fond et ne s'échappera pas du contenant. Il faut alors veiller à arroser avec modération afin de ne pas noyer la racine ! La plantule de palmier reste alimentée de plusieurs semaines à plusieurs mois par sa graine avant d'être autonome. On ne détache donc pas la graine d'une plantule sans la condamner.

Les graines des Dypsis, Veitchia, Chambeyronia, Hyophorbe, Chamaedorea développent d'emblée un bouquet de racines ce qui facilite leur culture.

La première feuille développée par une plantule de palmier ressemble généralement à une feuille de graminée plus épaisse et plus rigide. Elle est parfois bifide (Chamaedorea, Dypsis, Archontophoenix, Veitchia, Ptychosperma...) ou déjà en nageoire de poisson (Caryota, Arenga). Elle est généralement verte mais peut-être bleue ou glauque (Brahea armata, Nannorrhops, Sabal, Hyphaene, Medemia, Bismarckia...). Les premières feuilles aux formes définitives apparaissent au cours de la deuxième ou troisième année de vie. Chez les Brahea à feuillage bleu autres que Brahea armata, la couleur bleue n'apparaît qu'au bout de quelques années de croissance, alors que les feuilles définitives sont déjà bien présentes mais vertes (vers la huitième année chez Brahea decumbens, Brahea dulcis forme bleue et Brahea sp "super silver" !). Chez Trachycarpus princeps et Chamaerops humilis cerifera, la couleur originale du feuillage apparaît sur les premières feuilles divisée dès la seconde année de culture.

Selon les espèces et les conditions de vie, le nombre de feuilles émises chaque année par un palmier varie selon les espèces de 10 (Washingtonia) à 2 ou 3 (Chambeyronia, Howea), la plupart de espèces émettant 5 à 7 feuilles l'an.


 

Palmaris vous propose tous les matériaux et matériels de base nécessaires à la réussite de vos cultures de palmiers (bacs de semis, pots hauts "spécial palmier").


 

Où cultiver des palmiers ?

Des palmiers au jardin


La flore européenne continentale sauvage ne comporte que 2 espèces de palmiers : le Chamaerops humilis (espèce la plus septentrionale au monde), encore présente spontanément en Espagne, en Italie et en Grèce et le Phœnix theophrasti, espèce récemment identifiée en Crète (1967). Le Phœnix canariensis, endémique des îles Canaries, est bio-géographiquement rattaché à la flore africaine.
De nombreuses espèces provenant d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud, d'Afrique du Sud, d'Asie et des terres australes de l'Océanie peuvent être cultivées sur le sol de France : près de 100 en Corse. 3 ou 4 résistent à tous les climats du territoire métropolitain jusqu'à 1000m d'altitude. Pour peu qu'on ne dépasse pas 600 mètres d'altitude, une vingtaine d'espèces est cultivable en pleine terre dans le Sud-ouest. À une époque où règne l'uniformité dans nos jardins, où les mêmes arbres et arbustes sont plantés du Nord au Sud de la France, pourquoi ne pas introduire un élément de rêve et d'harmonie dans votre paysage de tous les jours ?

Le palmier n'acidifie pas le sol comme les conifères, il ne cause pas de problème de feuilles mortes, son introduction dans les jardins, est inoffensive pour l'environnement et n'est pas source de travail fastidieux (taille, ramassage de feuilles, etc...). Tout au plus doit-il être l'objet de quelques soins attentifs lors de sa plantation et d'une protection hivernale les premières années pour certaines espèces délicates.

Pour cultiver les palmiers dehors, il faut tenir compte de leur rusticité, objet principal de débat entre les amateurs palmophiles. Les jeunes plants de moins de 10 à 20 litres de racines sont moins rustiques de 2 à 5°c qu'un plant adulte de la même espèce déjà installé depuis plusieurs années. Cultiver des espèces dont la rusticité donnée est proche des minima habituels de votre région vous contraindra à planter des sujets presques adultes. Il vous faudra surveiller les prévivions météorologiques hivernales afin d'installer une protection le temps d'une vague de froid exceptionnelle. L'humidité peut également handicaper certaines espèces de palmiers lors de grands froids. La glace blesse par compression la lance ce qui entraine au printemps suivant la chute de celles-ci. Bien souvent, la patience suffit à régler le problème et au cours de l'été suivant (plus rarement au bout de deux années) s'il reste les feuilles extérieures bien vertes, le bourgeon émet un bouquet de nouvelles feuilles miniatures puis normales. Une neige abondante peut aussi être bénéfique dans le cas de grands froids en préservant les racines superficielles.

Reprise de croissance chez Butia eriospatha défolié par -15°c en février 2012

Pépinière Palmaris Reprise de Butia eriospatha après grand gel

 

Pépinière Palmaris Reprise de Chamaerops après grand gel

Reprise de croissance chez Chamaerops humilis défolié par -14°c en février 2012
 

Protéger un palmier pour l'hiver, outre que cela n'est possible que pour des sujets de dimension raisonnable, ne signifie pas le couvrir totalement de bâches et de paille d'octobre à avril. Ceux qui s'y sont essayé on constaté la destruction partielle ou totale de la plante par manque de lumière et excès d'humidité. Il ne faut protéger que lors de froids exceptionnels qui risquent de dépasser la rusticité de l'espèce. On entoure alors la plante de quelques piquets de bois aussi hauts qu'elle. On couvre le tout jusqu'au sol d'une bâche de plastique transparente ou translucide que l'on hermétise bien aux courants d'air. On ajoute un spot électrique placé dans les feuilles, près du bourgeon. Une ampoule de 40 à 60 watts suffit généralement à gagner les quelques degrés nécessaires à maintenir la plante intacte. Elle présente en plus l'avantage visuel d'informer en un simple coup d'œil que le système fonctionne bien ce qui n'est pas le cas avec un cordon chauffant. On peut adjoindre par sécurité un second spot ou un cordon chauffant de terrariophilie (15 à 25watts, très bon marché) que l'on entoure autour de la plante au niveau du bourgeon. Dès la fin de la vague de froid, on libère la plante afin d'éviter toute attaque cryptogamique sur le feuillage.

Leur statut d'herbe géante confère aux palmiers un avantage que ne possèdent pas les arbres : la possibilité d'être transplantés à tout âge moyennant quelques précautions. Ils reconstituent en effet assez facilement leur système racinaire, même s'ils sont plus que quinquagénaires.


 

Des palmiers dans la maison

Hormis les kentias (Howea forsteriana) , les Chamaedorea elegans, les areca (Dypsis lutescens), et parfois les Rhapis, peu de palmiers d'intérieur sont proposés par les jardineries. Il existe pourtant de nombreuses espèces très décoratives. Les genres Acanthophoenix, Arenga, Caryota, Chamaedorea, Dypsis, Geonoma, Hyophorbe, Licuala, Latania, Pinanga, Ptychosperma, etc... comptent des espèces de sous-bois tropicaux qui s'accommodent bien de nos intérieurs, pourvu que nous leur prodiguions un minimum de soins appropriés.

 

Des palmiers dans la véranda

Si vous disposez d'une véranda ou d'une serre tenue à +5°c minimum l'hiver, vous êtes vraiment privilégié. Sans perdre de vue le problème de l'encombrement de ces plantes, il vous est possible de cultiver de très nombreuses espèces car vous disposez alors de ce qui manque le plus dans une maison : la lumière solaire ! La seule limite biologique est alors fixée par la température minimale hivernale et... la hauteur du plafond ! A +8°c de température minimale, vous pouvez cultiver 95% des espèces de palmiers que nous vous proposons (climat noté "Tr") dans notre liste générale. A +3°c minimum, 75% de nos espèces vous sont encore accessibles (climat noté "Te-Tr") ! Un simple petit chauffage d'appoint suffit souvent à passer correctement les quelques nuits les plus froides de l'hiver. Plus que le froid seul, c'est souvent la combinaison "humidité du substrat + froid" qui affaiblit le palmier. En modérant les arrosages hivernaux sans pourtant assoiffer vos plantes, vous mettez toutes les chances de votre côté.


 

Votre premier palmier

PALMARIS vous conseille de débuter dans le jardin par quelques espèces rustiques peu exigeantes et qui vous satisferont car elles croissent rapidement et tolèrent les erreurs de culture des débutants.



Trachycarpus fortunei

Le Trachycarpus fortunei vous apportera le plaisir de voir grandir en pleine terre une espèce rustique en tout lieu non montagnard du territoire français. Rusticité -18°c



Le Chamaerops humilis et ses nombreuses formes cultivées est un palmier buissonnant adapté à tous les jardins de climat océanique et méditerranéen. Rusticité -14°c.

Chamaerops humilis


Washingtonia filifera botanique


Le Washingtonia filifera "forme botanique", est à peine plus fragile que le précédent. Il vous surprendra par la métamorphose en quelques saisons de son aspect de plantule en palmiers à tronc globuleux brun-orangé et feuillage gracieux garni de fils blancs vrillés. Rusticité -14°c

lien vers la liste de nos palmiers disponibles

Et pour la maison...

Le Chambeyronia macrocarpa dont la nouvelle feuille est rouge vif, est une robuste espèce pour l'intérieur. Son feuillage est vert foncé luisant. Sa croissance est très lente.


Feuille centrale rouge de Chambeyronia macrocarpa

Dypsis decaryi palmier-triangle

Le palmier triangle de Madagascar (Dypsis decaryi) dont le haut du tronc est à section triangulaire et le feuillage orienté dans 3 plans verticaux, est également une excellente plante pour intérieur clair.

Les Caryota et les Arenga sont aussi des plantes d'intérieur peu exigeantes. Ils surprennent par leur feuillage élégant déchiqueté "en nageoire de poisson".

Il existe beaucoup d'autres espèces qui vous satisferont. Palmaris vous accompagnera avec plaisir dans leur découverte et vous guidera si vous le désirez.

lien vers la liste de nos palmiers disponibles


 

A propos de la collection...


Tout détenteur de collection botanique doit se sentir responsable d'une part de la sauvegarde de la biodiversité ! Les palmiers ne sont pas multipliés par bouturage, comme de nombreuses plantes de pépinières, mais par semis. Or, les graines ne viennent pas toutes de jardins botaniques... Certaines, les plus rares généralement, proviennent de récoltes dans la nature et plus ou moins contrôlées... On peut s'insurger contre cette pratique, mais il faut savoir que dans les écosystèmes sauvages, ne germe qu'une infime partie des graines. Les espèces menacées le sont généralement du fait de la disparition de leur habitat (déforestation par les entreprises occidentales, extension de l'urbanisation ou des pratiques agricoles locales du fait de la démographie, conflits...). La surexploitation par les populations locales, la divagation du bétail qui consomme les fruits tombés et les plantules, la destruction des graines par des rongeurs introduits sur certaines îles "paradisiaques", etc... sont autant de menaces qui font que de nombreuses espèces de palmiers sont d'ores et déjà condamnées in situ et ne survivront génétiquement que grâce aux collections botaniques qui permettront un jour peut-être leur ré-introduction en des sites protégés. Dans le souci permanent de ne pas gaspiller cette part de patrimoine que nous gardons tous, Palmaris se tient toujours à votre disposition pour vous conseiller dans la maintenance de vos plantes, parfois même jusqu'à vous déconseiller leur acquisition en fonction de vos installations ou votre jeune expérience.

 

Léon ROGEZ / Pépinière Palmaris

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Dypsis ambositrae Coccothrinax crinita Cryosophila warscewiczii Desmoncus shippii Licuala grandis Iguanura bicornis Latania verschaffeltii Ptychosperma macarthurii Licuala mattanensis mapu Trachycarpus martianus Normanbya normanbyi Phoenix dactylifera Parajubaea torralyi torralyi Acanthophoenix rousselii Phoenix sylvestris robusta Trachycarpus takil Sabal uresana Wettinia mainensis Caryota urens Archontophoenix cunninghamiana Butia capitataa Caryota urens Chamaedorea microspadix Chamaerops humilis Cocos nucifera Cocotier Ptychosperma macarthurii Trachycarpus fortunei Adonidia merrillii